A Lyon, Hollande parle "patriotisme" à la gauche

"Rassemblement" : c'est le mot d'ordre martelé par François Hollande devant les 10 000 militants réunis sous la halle Tony Garnier de Lyon. Pour ce 3ème rassemblement après Le Bourget et Rouen, François Hollande a convoqué tout le monde. Les vivants et les morts. Les jeunes et les moins jeunes. Les comiques et les politiques. Pêle-mêle, on rencontrait ainsi Aurélie Filippetti, Coluche, François Mitterrand, Michel Piccoli, Robert Badinter... Car l'objectif de l'élu Corrézien était de rendre visible son idée d'une France unie et réconciliée : "nous sommes une communauté de destin",a-t-il répété. Et d'en appeler au patriotisme dont "Jaurès disait que c'était d'aimer les autres et que le nationalisme, c'était se méfier des autres.»
A sa France réunie, il a opposé celle de Sarkozy : voulue forte, elle est en fait "divisée et affaiblie". Et de le prouver à coup de chiffres : 70 milliards de déficit du commerce extérieur, 8 millions de pauvres, 40 taxes supplémentaires. "Quel talent, quelle imagination", a ironisé François Hollande. Des entreprises fragilisées, une école affaiblie, un hôpital public abandonné : après avoir passé en revue tous les thèmes de campagne, le candidat a conclu : "où est le projet du candidat sortant? Son projet c'est son bilan, c'est pourquoi les Français voudront le changement!".

Des propositions déformées

Déroulant sa démonstration, le candidat socialiste est revenu sur un programme que l'opposition s'est acharnée selon lui à "caricaturer". La nouvelle tranche d'impôts sur les revenus supérieurs à 1 million d'euros? "Une mesure pas faîtes pour créer une quelconque spoliation", mais "un patriotisme dont le pays a besoin",. Les 60 000 créations de poste dans l'Education nationale ? "c'est le coût du bouclier fiscal". "Qui veut-on servir, les privilégiés ou les enfants de la république?", a-t-il demandé. Parmi les autres mesures présentées, l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire de 25% dès septembre, le maintien du quotient familial "mais avec un plafond plus bas pour que la politique familiale concerne le plus de monde", et l'indexation sur le coût de la vie des prestations familiales.
Pour le candidat socialiste, le retour à une France plus forte et plus juste passe par l'élargissement du crédit recherche, le renforcement du syndicalisme, la mise en place des contrats de génération, le plafonnement du crédit à la consommation et le blocage des prix de l'essence s'ils continuent d'augmenter. " Le temps de la division, des faveurs, des privilèges, ce temps-là est derrière nous", a clamé François Hollande. Mis en cause par l'UMP après l'accueil houleux de Sarkozy à Bayonne, le candidat a invité les militants "à ne pas céder à la violence verbale, encore moins physique".

Sources : http://lci.tf1.fr/politique/elections-presidentielles/hollande-a-parle-patriotisme-a-la-gauche-7030010.html