Moscovici compare Sarkozy à un «Premier ministre britannique conservateur»
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Moscovici compare Sarkozy à un «Premier ministre britannique conservateur»
Le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, le 22 janvier au Bourget. (Photo Fred Dufour. AFP)
Les propos de Nicolas Sarkozy, dimanche à Villepinte (Seine-Saint-Denis), où il a menacé que la France sorte de l'espace Schengen, sont dignes d'un «Premier ministre britannique conservateur», a estimé ce lundi le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici.
«J'ai eu l'impression d'entendre non pas un président français, parce qu'un président français, c'est quelqu'un qui veut toujours construire l'Europe, la bâtir, la faire avancer. Mais presque un Premier ministre britannique, conservateur», a déclaré Pierre Moscovici sur France 2.
Les Britanniques «refusent la logique de Schengen depuis vingt-cinq ans», et les déclarations de Nicolas Sarkozy représentent «un retour en arrière phénoménal».
«Les dirigeants conservateurs (européens) ne vont plus recevoir Nicolas Sarkozy s'il continue. Parce qu'il les a doublés sur leur droite, complètement», a-t-il ajouté.
Selon Pierre Moscovici, Nicolas Sarkozy «cache» aux Français que la révision des accords de Schengen «est en route».
L'Europe «inerte»
«Il est prévu d'ores et déjà des situations exceptionnelles quand, par exemple, il y a un afflux d'immigrants illégaux. On peut fermer temporairement les frontières», a-t-il relevé. «La solution n'est pas le repli national.»
Selon le député PS, ancien ministre des Affaires européennes, «le problème de l'Europe aujourd'hui, ce n'est pas qu'elle est ouverte à l'immigration à l'excès, c'est qu'elle est surtout inerte».
«Retrouver de la croissance en Europe, c'est là le vrai problème», a-t-il souligné.
En réponse à une question, Pierre Moscovici a estimé que Nicolas Sarkozy portait une «responsabilité majeure» dans une déception des Français à l'égard de la campagne électorale. «Il avait beaucoup promis en 2007. Il a beaucoup déçu, il a beaucoup menti, je dirais même qu'il a trahi.»
«Spectacle vivant»
Bernard Cazeneuve, un des quatre porte-parole de François Hollande, a pour sa part qualifié lundi le meeting UMP de Villepinte de «spectacle vivant» au «service d'une langue morte».
Sur RFI, le député-maire PS de Cherbourg a commenté : «Nous avons assisté sur la forme à un grand moment de spectacle vivant, avec convocations de tous les effets spéciaux, son et lumière, tout cela au service d'une langue morte, dont le charme n'opère plus.»
Il a pointé aussi «beaucoup d'incohérences». Nicolas Sarkozy, «depuis plusieurs semaines», a expliqué «qu'on ne peut pas renégocier un traité non encore ratifié». Mais «il peut à partir de Villepinte, unilatéralement, décider de remettre en cause des conventions signées depuis 1997, et sur le contenu desquelles l'Europe entière est d'accord».
«Idée du Front de gauche»
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'Elysée, a assuré lundi que Nicolas Sarkozy avait repris l'idée de désobéissance à l'égard de l'Europe développée par le Front de gauche.
«Que vient de faire le président de la République ?» a demandé l'eurodéputé sur Europe 1. «La France vient de dire, par son président de la République, qu'il est normal, lorsqu'une décision européenne s'applique, qu'une grande nation désobéisse, si ça ne convient pas à l'idée raisonnable qu'elle se fait du bien commun.»
«Clairement, ça facilite ma tâche, car celui qui défend [...] depuis le début le principe de désobéissance à l'égard de l'Europe, c'est le Front de gauche», a poursuivi Jean-Luc Mélenchon.
«On joue la peau de notre pays», a assuré le candidat. Un peu plus tard, il a qualifié Nicolas Sarkozy de «cas particulier de servilité européenne».
«Peplum»
Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, a vu lundi un aspect «un peu péplum» dans le meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte, jugeant par ailleurs son propos «un peu désespéré».
«Il y a une grande différence de style entre Nicolas Sarkozy et François Hollande dans le rapport aux citoyens», a commenté Bertrand Delanoë sur Radio Classique et Public Sénat. «François a une relation beaucoup plus familière et naturelle. Il y avait un aspect péplum qui m'a frappé» dans ce méga meeting UMP dimanche.
Par ailleurs, selon lui, «il y a quelque chose d'un peu désespéré dans le propos de Nicolas Sarkozy, ce n'est pas du tout crédible». «Il n'a pas prononcé les mots logement, école et santé». «Il a toujours des échappatoires, là maintenant c'est l'Europe».
Le maire de la capitale a pointé «un côté fuite en avant qui ne doit pas donner beaucoup de crédibilité à sa campagne» avec «des coups de volant brusques».
Sources : http://www.liberation.fr/politiques/01012395419-moscovici-compare-sarkozy-a-un-premier-ministre-britannique-conservateur
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