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François Hollande et les universitaires: une "incompréhension" ?

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François Hollande et les universitaires: une "incompréhension" ? Empty François Hollande et les universitaires: une "incompréhension" ?

Message par Fabienne et Joël Lun 5 Mar - 16:20

François Hollande et les universitaires: une "incompréhension" ? Sans-t15

Ce soir François Hollande va tenter de résoudre un «problème de compréhension», avance Vincent Peillon, le responsable du pôle éducation, enseignement supérieur et recherche du candidat socialiste.

Dans son discours à Nancy, et lors de son déplacement dans les Vosges, il doit exposer son programme sur l’Université et la recherche qui fait l’objet d’un vif débat, à gauche et entre universitaires et scientifiques.

François Hollande devrait annoncer la tenue d’assises, débouchant «dès l’automne» espère Peillon sur une nouvelle «loi-cadre» pour l’enseignement supérieur, à la place de la LRU votée en 2007. Mais aussi la création de «5.000 postes en cinq ans», la réforme du Crédit d’Impôt Recherche pour le conditionner à l’embauche de titulaires d’une thèse, le «rééquilibrage» des crédits entre les appels d’offres (Agence nationale de la recherche) et les crédits de base des laboratoires…

Cela suffira t-il à rétablir la confiance entre le candidat socialiste et ce milieu peu nombreux mais influent ? Pas sûr. Les origines du fameux «problème de compréhension» sont profondes. Elles se traduisent par des paroles vives de la part des universitaires et scientifiques qui se sont mobilisés lors du mouvement de 2009, la plus longue grève d’universitaires depuis 1968.

Anne Fraïsse, présidente de Montpellier-3, écrit une lettre salée à Hollande . Les animateurs du mouvement de 2009, soutenus par Sauvons l’Université et Sauvons la Recherche, expriment dans «L’Appel du 23 février» leur volonté de voir les revendications de 2009 écoutées par le pouvoir politique.

Cet après-midi, à l’Institut Cochin, une brochette d’universitaires et de scientifiques fera la promotion du texte de deux neurobiologistes, Yehezkel Ben-Ari, grand prix de l’Inserm et Joël Bockaert, de l’Académie des sciences, qui réclame la mise à bas de l’ensemble des réformes sarkozystes. Le C3N (le Comité national du Cnrs et ses conseils scientifiques) déclare: «Contrairement à ce que disent François Hollande et Nicolas Sarkozy, la réforme de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche n’est pas une réussite !».

Pourquoi «nous prête t-on des propos qui ne sont pas les nôtres?», s’interroge Peillon. Qui affirme avoir été «choqué par la lettre d'Anne Fraïsse, les gens ne s'écoutent plus, il y a des préjugés. Il faut dépasser cela, retisser les liens après les traumatismes.» Les traumatismes ? Peillon précise: «je suis frappé de voir à quel point le milieu est profondement atteint, y compris dans son intégrité morale, sa vocation, par les réformes et le discours de Sarkozy, les mécanismes de mise en concurrence qui ont créé aussi des fractures en fonction des positions des uns et des autres dans le nouveau système. Il faut reconstruire de la cohesion, au bénéfice du plus grand nombre».

L'analyse de Vincent Peillon n'est pas fausse. Mais très incomplète, voire un peu faux cul. C’est le résultat des divisions qui ont traversé la gauche - les positions du PCF, du parti de gauche et des écologistes ont été beaucoup plus nettes dans leur soutien au mouvement de 2009 et la dénonciation des structures mises en place par le pouvoir - mais aussi le PS, les universitaires et scientifiques durant cinq ans.

Des universitaires, proches ou membres du PS, n’ont pas caché qu’ils partageaient certaines réformes. Le premier directeur de cabinet de Valérie Pécresse, Philippe Gillet qui a joué un rôle important dans le jury des IDEX, ne s’était-il pas engagé pour Ségolène Royal ?

Les annonces de «milliards supplémentaires», à distribuer par des appels d’offres compétitifs, avec gagnants et perdants, ont certes opposés ceux qui espéraient faire partie des premiers - les universités «intensives en recherche» - et les autres - les petites, les sciences humaines et sociales, les producteurs d’une recherche plus éloignée de la valorisation économique.

Mais certains socialistes confiaient, in petto, que la LRU, la réforme de la gouvernance des universités, la politique de concentration des financements... ils n'étaient pas contre. Le discours déprisant la recherche et l'université avait un fort écho. Il y avait une base objective à cette réaction. Comme je l'ai écrit en 2009, ne pas avoir réformé à gauche l'enseignement supérieur entre 1997 et 2002 ouvrait grande l'autoroute à des réformes de droite car elles pouvaient s'appuyer sur des problèmes réels non résolus (premiers cycles, carte universitaire, relations avec les organismes de recherche, gouvernance...) et prétendre s'y attaquer.

Ce discours a eu un large écho chez certains socialistes, à la CFDT ou au SNES qui a trop longtemps été la dupe du gouvernement sur la mastérisation, et plus largement dans une gauche pas très à gauche. Par exemple, Laurent Joffrin m'a soutenu, au début du mouvement de 2009 "mais enfin, ces réformes elles sont bien non ?". La crise de confiance entre les universitaires et Le Monde ressortit aussi de cette logique qui a vu, durant des mois, un des journalistes du Monde se montrer incapable de compter jusqu'à cinq et croire au discours de la "mastérisation" comme un allongement des études (lire ici et ici sur le site d'Acrimed des analyses de cet épisode).

Le paradoxe, c'est que le mouvement de protestation, lui, n'était pas spécialement le fait de dangereux gauchistes ou de la frange la plus à gauche du milieu universitaire et scientifique. L'engagement de Qualité de la science française, de présidents d'Universités plus centristes que gauchistes comme Georges Molinié (Paris-IV, certaines prises de positions de la Conférence des Présidents d'Université, l'engagement jusquà la grève de personalités comme le juriste Olivier Beaud, le refus très large et allant bien au delà de la gauche, de la réforme de la formation des enseignants, dont tout le monde reconnait aujourd'hui - jusqu'à la Cour des Comptes - que ce fut une mauvaise réforme... Au vrai, dans ce mouvement il y avait vraiment beaucoup de monde et s'y exprimait le sentiment que l'Université et les universitaires étaient mal-traités depuis longtemps. "On aurait dû faire grève depuis longtemps", lachait même Olivier Beaud, lors d'un débat.

Du coup, au bout d'un mois de grève, le PCF, le PS et les écologistes signaient ensemble un texte qui affirmait clairement leur opposition à la LRU.

En outre, le résultat actuel des réformes n'est pas à 100% celui dont rêvaient la droite et Nicolas Sarkozy. La résistance à la mise à l'écart des premiers cycles et des SHS a fait que la plupart des PRES regroupent les Universités toute entière et non seulement les mastères et doctorats. La fusion des universités en province à en fait des partenaires plus puisssants mais pas nécessairement plus dociles au pouvoir politique. Le programme blanc de l'ANR a été augmenté. Le Cnrs n'a pas été transformé en simple agence de moyens comme l'avait annoncé Sarkozy....

Le débat sur le bilan de Sarkozy porte aussi sur les moyens. Les annonces répétées de milliards supplémentaires, largement fictifs, ont surtout permis de différer les dépenses réelles. Résultat ? Alors que nombreux, y compris au PS d’après Peillon, croient que la recherche fut une priorité, «les directeurs des laboratoires reçoivent des dotations pour 2012 en chute libre, jusqu’à 80% pour l’Institut des sciences de l’univers du Cnrs !, explique Bruno Chaudret, président du Conseil scientifique du Cnrs. Ce sont les recherches libres qui ont le plus diminué sous Sarkozy alors qu’elles ont in fine le plus contribué à l’industrie.» Pour lui, un chiffre résume le bilan de Sarkozy: «la France occupe désormais la vingt-sixième position (sur 32 classés par l’OCDE) pour le budget civil de la recherche rapporté au PIB.»

François Hollande a promis que les gagnants de ces compétitions toucheraient bien leur lot. D’où sa formule sur «l’accélération des investissements d’avenir» qui a ulcéré Anne Fraïsse. Problème : comment financer le reste du système universitaire, asphyxié ?

Commment le PS fait-il face à cette «incompréhension» ? Vincent Peillon tente la synthèse dans son équipe où Isabelle This Saint-Jean ex-porte parole de SLR côtoie Lionel Collet ex-président de la conférence des présidents d’Université et qui s'était dit favorable à la LRU. Il exprime la volonté d'une réforme des structures mises en place. Mais son problème majeur sera de trouver les ressources pour booster le budget des universités, au service d’une politique cohérente au niveau national.

L’ampleur du problème est connue, Peillon évoque une «bombe à retardement» dont les cinq milliards de travaux urgents pour mettre à niveau les bâtiments dégradés, estimé dès 2007, et pour lesquels presque rien n’a été fait en cinq ans.

Vincent Peillon avoue qu’il n’y aura pas d’affichage de la dépense de recherche en pourcentage du PIB «parce que plus personne n’y croit». Logique, l’objectif des 3% du PIB date des années 1990. La France se traîne toujours à près de 2%. Et le nombre de docteurs-es sciences formés par an est le même qu’il y a vingt ans. Alors que l'urgence sociale est là, avec les millions de chomeurs, la proposition de François Hollande de taxer à 75% la partie des revenus supérieurs à un million d'euros pas an ne peut suffire à réarmer fiscalement l'Etat à la mesure des besoin.

A cet égard, les propositions de l'Appel Roosevelt 2012 sont plus au niveau. Même si ces dernières pêchent sur un point décisif : le réarmement de l'Etat ne peut se contenter de la fiscalité, la prise de pouvoir économique effectif demeure une nécessité dans de nombreux domaines (banques, énergie, eau, transports, armement...) ce qui suppose non seulement de posséder le pouvoir capitalistique mais également de l'exercer en s'affranchisssant des dogmes libéraux en vigueur.

Sources : http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/03/fran%C3%A7ois-hollande-et-les-universitaires-une-incomprehension-.html
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