Pulvar et Montebourg agressés: Marine Le Pen dénonce «les attaques très graves de Madame Pulvar»

Marine Le Pen a condamné mercredi matin l'agression à caractère antisémite rapportée par la journaliste Audrey Pulvar et son compagnon Arnaud Montebourg. La journaliste et le député socialiste disent avoir été pris à partie par une quinzaine de personnes, mardi soir dans le XVIe arrondissement de Paris, qui ont scandé des slogans antisémites en se réclamant de Jean-Marie Le Pen.

«Evidemment, je condamne ce type d'agressions, bien entendu et j'espère que la police va faire son travail», a dit la candidate du Front national à la présidentielle, interrogée sur Europe 1. L'associer avec ces faits «c'est trop facile», a cependant ajouté Marine Le Pen, interpellée un peu plus tôt à l'antenne par Audrey Pulvar qui se demandait quelle était sa réaction «quant au fait que des gens qui apparemment se réclament du FN tiennent de tels propos».

«Suis-je à la tête d'un parti prônant la France aux Français?»

«S'il suffit d'aller agresser quelqu'un en criant 'Le Pen président' pour qu'on considère que je suis responsable de cela, c'est qu'on a retrogradé en matière d'état de droit gravement», a rétorqué Marine Le Pen, fustigeant «les accusations très graves de Madame Pulvar». Avant d'expliquer que «tous les dimanches, tous les meetings sont attaqués par des membres de l'extrême gauche» et de demander à la journaliste de condamner à son tour «les violences» dont la candidate du Front national se dit victime.

Marine Le Pen : "une accusation grave" d'Audrey... par Europe1fr

Réponse de l'intéressée sur Twitter: «Je ne sais pas si les personnes qui m'ont agressée font partie du FN, la police le dira. Marine Le Pen me demande à mon tour de condamner les agressions dont elle est victime. Je ne souhaite pas polémiquer mais a-t-elle jamais été entourée de gens vociférant qui la traitaient de "Juden" ou de "négresse" aux cris de Audrey présidente? Suis-je à la tête d'un parti politique prônant la France aux Français?». Et Audrey Pulvar de conclure: «Aucune attaque raciste contre qui que ce soit n'est justifiable, et les insultes ne le sont pas plus y compris envers Mme Le Pen mais peut-être pourrions nous éviter de tout mélanger?»

«Un climat de libération d'une parole raciste»

Interrogé par l'AFP, mercredi en fin de matinée, Arnaud Montebourg a lui évoqué «un climat de libération d'une parole raciste et à connotation fascisante dans le parti de Mme (Marine) Le Pen» à propos de cette agression. Le député PS de Saône-et-Loire a souligné le travail de la police, «extrêmement efficace et très active», et a précisé que «des pièces à conviction - deux verres qui nous ont été jetés dessus - et des témoignages ont été recueillis sur place par le commissariat, la BAC du XVIe».

La condamnation est par ailleurs unanime à gauche. Sur RTL, François Hollande a jugé mercredi matin «inadmissible d'attaquer une personne pour ses idées» et a apporté sa «solidarité à Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar».

Dans un communiqué publié mercredi matin, Martine Aubry condamne également «fermement ces actes ignobles. Ils démontrent une fois de plus comment des propos de division, d’exclusion, de xénophobie, portés par des responsables politiques peuvent entraîner des exactions aussi insupportables», écrit la Première secrétaire du PS.

«Ca arrive»

Dans la nuit de mardi à mercredi, l'affaire agitait déjà la twittosphère politique avec de nombreuses réactions, notamment à gauche. Pierre Moscovici a ainsi affiché «toute sa solidarité face à ce scandale». Le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, estime lui que «ça prouve qu'il faut combattre sans relâche le FN, qui tente d'avancer masqué, ce soir il montre son vrai visage». Harlem Désir, numéro du PS, parle de son côté du «vrai visage hideux de l'extrême droite».

Chez les écologistes, Sergio Coronado, porte-parole d'Eva Joly, a qualifié cette agression «d'intolérable» alors que Corinne Lepage, qui a eu récemment un échange musclé avec la journaliste de France 2 lors de l'émission On n'est pas couché, condamne «avec la plus grande fermeté» et manifeste son «soutien» à Audrey Pulvar «malgré son agressivité à mon égard», tweete la candidate Cap21.

Condamnation également, mais dans des termes plus douteux, de la part du conseiller UMP Eric Legrand qui estimait mardi soir que «Pulsar-Montebourg (sic) agressés, c'est malheureux. Mais à force de stigmatiser les gens en les insultant ça arrive».
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Nicolas Buzdugan

Sources : http://www.20minutes.fr/presidentielle/888781-pulvar-montebourg-agresses-marine-pen-denonce-les-attaques-tres-graves-madame-pulvar