François Hollande : «Je comprends les motivations de Madame Merkel»

«On va devoir m'écouter», lance François Hollande aux dirigeants européens, dans une interview parue ce matin dans l'hebdomadaire «Der Spiegel». Dans l'entretien, il confirme en effet sa volonté de renégocier le pacte fiscal en cours de ratification par 25 pays de l'UE. Dans le nouveau texte européen, «il n'y a pas assez de choses sur la croissance», déplore le candidat socialiste à la présidentielle. Il appelle du coup l'Allemagne à utiliser les marges de manoeuvre budgétaires dont elle dispose pour relancer la conjoncture. Il encourage les syndicats à négocier de fortes hausses de salaires, car «plus de pouvoir d'achat stimulerait la demande intérieure, ce dont nous pourrions profiter».


François Hollande appelle aussi à utiliser les reliquats encore disponibles des fonds structurels européens, et les moyens de la Banque européenne d'investissement. Au sujet des eurobonds, il précise ce qu'il a en tête : non pas des obligations communes à la zone euro, où l'on mutualiserait les émissions de dette, mais «des obligations ponctuelles communes destinées à financer des projets d'avenir». Pour faire avancer ses idées, François Hollande compte sur la légitimité que lui donnerait sa victoire : «Un président nouvellement élu avec un mandat entier devant lui a nécessairement plus de poids qu'un président à la fin du sien. Si le peuple français valide mes positions, elles devront être entendues par les autres pays.»

«Je comprends les motivations de Madame Merkel»


Revenant sur la polémique qu'a soulevée le soutien d'Angela Merkel à Nicolas Sarkozy et le refus de la chancelière de recevoir le candidat socialiste avant l'élection présidentielle, François Hollande se monte finalement amène : «Je comprends les motivations de Madame Merkel, en fin de compte elle soutient le sortant, (...) ils appartiennent à la même famille politique conservatrice.» Interrogé sur le fait que d'autres dirigeants conservateurs européens ont eux aussi refusé de le recevoir, François Hollande note que «ce ne sont au final pas les dirigeants étrangers qui décident une élection pour le peuple français. Peut-être aussi m'ont-ils rendu service sans le savoir».


L'important, pour François Hollande, c'est que «si je l'emporte, nous soyons en position de maintenir les bonnes relations» entre l'Allemagne et la France. Car «l'amitié franco-allemande est indispensable pour l'Europe, et je ne vais pas me laisser aller à des déclarations qui pourraient lui nuire». Quant à remplacer le «Merkozy» par un «Merlande», c'est à tout le moins prématuré : «Pour l'instant, nous n'en sommes pas encore arrivés au point où l'on fusionne nos noms de famille.»

KARL DE MEYER, CORRESPONDANT A BERLIN

Sources : http://www.lesechos.fr/economie-politique/election-presidentielle-2012/ps/0201942376324-francois-hollande-je-comprends-les-motivations-de-madame-merkel-300443.php

De jour en jour François Hollande nous convaint de sa future stature de chef d'Etat face à l'actuel " people du CAC 40 " qui ne sait que radoter son programme d'il y a 5 ans .