Une semaine à oublier pour Nicolas Sarkozy

Une semaine à évacuer rapidement. Pour Nicolas Sarkozy, la dernière semaine de février marquera peut-être, si l’histoire finit mal, le tournant de sa campagne, celle où tout a déraillé. Terribles images d’un président en exercice, candidat à sa réélection, assiégé dans un café du centre de Bayonne (Pyrénées atlantiques) par des militants autonomistes auxquels se sont ajoutés des militants socialistes. Les autres candidats, tel Dominique de Villepin, peuvent railler à loisir ce Président «qui ne peut pas sortir dans la rue, ni à Bayonne ni ailleurs» et «qui ne peut sortir qu’entouré de militants». «Un mauvais signal de campagne» en tout cas, a reconnu Alain Juppé, cité par Le Parisien

Cette semaine, pour la première fois depuis son entrée en campagne, ses propositions choc - mardi sur l’Education - n’ont pas créé l’événement. Pire, son idée de mieux payer moins de profs s’ils veulent travailler plus a été éclipsée par l’annonce, faite la veille par François Hollande, d’une imposition à 75% des plus riches. Et pour ceux qui l’ont écoutée, l’annonce n’a pas convaincu: 26 % des Français y sont favorables, selon un sondage CSA pour les Echos paru jeudi.

Ce mardi soir à Montpellier (Hérault), Nicolas Sarkozy a d’ailleurs «sabré» tout une partie de son discours, celui concernant l’école primaire. Il devait annoncer la fin de la règle du «1 sur 2» (non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite) dans le premier cycle. Son entourage l’a rapporté et de toute façon, le discours avait déjà été distribué à la presse. A-t-il simplement oublié ou voulait-il éviter de prononcer les mots qui inscriraient le reniement de sa politique de réduction des postes dans l’Education nationale?

Une dynamique vacillante

Déjà le matin sur RTL, attaqué sur ses relations avec les grands patrons, il avait répliqué en taclant maladroitement Valérie Treirweiler, la compagne de François Hollande. Une remarque qui a déplu jusque dans son camp, puisque Jean-Pierre Raffarin a jugé qu’elle était inutile. Le candidat avait ensuite chaussé sa veste de Président pour annoncer qu’Edith Bouvier était en sécurité au Liban… avant de devoir démentir un peu plus tard.. . «Je me suis montré imprécis, auprès de vous, je m'en excuse», a-t-il dit aux journalistes. Déjà, «sa» loi sur le Conseil constitutionnel pénalisant la négation du génocide arménien avait été retoquée un peu plus tôt par le Conseil constitutionnel.

Et même les sondages s’y mettent. Jeudi, un sondage a amplifié l'écart entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. Dans l’étude quotidienne Ifop-Paris-Match, il est en baisse d’un point à 25,5% et François Hollande en hausse d’un point à 29%. Vraiment, sale semaine pour un candidat. Mais Nicolas Sarkozy, qui a théorisé en 2007 le principe des «séquences» espère que celle de la semaine prochaine effacera la précédente: il sera mardi sur le plateau de Des paroles et des actes, sur TF1 et dimanche, il tiendra son méga-meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis). De quoi relancer une dynamique vacillante?
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Maud Pierron

Sources : http://www.20minutes.fr/presidentielle/890589-semaine-oublier-nicolas-sarkozy