Présidentielle : Comment Hollande veut reprendre la main sur le social

Comment passer à autre chose? La question occupe l’entourage de François Hollande depuis la fin de la semaine dernière. Après la suspension de la campagne et le discours d’Aurillac principalement consacrée à la sécurité, François Hollande veut à nouveau reprendre le «fil de la campagne», selon les mots d’un proche. C’est-à-dire parler des sujets socio-économiques qui avaient animé les primaires puis le début de l’année électorale. «Ce qu’il s’est passé la semaine dernière n’était pas qu’une parenthèse. Les enjeux de sécurité doivent être discutés, nous n’esquiverons pas le débat. Pour autant, cela ne peut effacer les préoccupations majeures des Français que sont l’emploi et le pouvoir d’achat», résume Marisol Tourraine, responsable des questions sociales dans l’équipe.

Couper l’initiative à la droite mais aussi répondre à sa Mélenchon

Sauf que pour débattre, il faut être plusieurs. Et le principal adversaire de Hollande, Sarkozy, insiste sur les questions de sécurité, une thématique où le candidat-président apparaît encore beaucoup plus crédible que Hollande, selon le sondage CSA pour 20 minutes. «Sarkozy ne veut pas parler de tous ces sujets car il veut esquiver son bilan. Il veut mettre la poussière sous le tapis, le problème c’est qu’à un moment la poussière devient aussi grosse que le tapis», résume Bernard Cazeneuve, un des porte-parole.

Il y a donc urgence à reprendre la main. Pour couper l’initiative à la droite mais aussi répondre à sa gauche. Car la poussée de Mélenchon, éclipsée par les tueries, a beaucoup inquiété les députés PS. Réunis la semaine dernière, ils ont alerté Pierre Moscovici sur les remontées de terrain. Selon certains élus, les citoyens ont besoin d’illustrations concrètes leur demandent Qu’est-ce que Hollande va améliorer dans ma vie de tous les jours?»

Vers une annonce-surprise ?

Pour revenir sur les aspects sociaux, Hollande a donc décidé de se servir de ces déplacements et de ses discours pour parler de pouvoir d’achat et surtout d’emploi. Lundi, il a reçu l’intersyndicale de La poste, dès mardi, il rencontre une délégation syndicale de Findus dans les locaux de l’entreprise à Boulogne, jeudi il dialoguera avec des pêcheurs de Sète et en début de semaine prochaine, il ira à la rencontre des personnes âgées. «Nous devons garder notre cohérence, notre constance et exposer nos propositions au fur et à mesure de déplacements ciblés», explique Tourraine. Le candidat socialiste devrait également se lancer à nouveau dans des explications sur le contrat de génération ou les emplois d'avenir dans ces nombreux discours de la semaine. «Nous avons 60 propositions. Il faut les marteler et pourquoi pas les approfondir», lâche un membre de l’équipe.

Approffondir, le mot est lâché. Car en langage «hollandien», «approfondir» veut bien souvent dire «lâcher un pavé dans la mare», c’est-à-dire annoncer une proposition-choc qui oblige les autres candidats à se positionner. Ainsi l’annonce de la création d’une tranche d’impôt à 75% a toujours été considérée par l’équipe de campagne comme un «approfondissement» du pacte redistributif du programme. «Non, il n’y aura pas de nouvelles mesures. Cette semaine, nous serons plutôt dans une mise en perspective de nos propositions, notamment sur l’emploi. L’agenda de la semaine a été pensé comme cela», assure Stéphane Le Foll, responsable de l’organisation.
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Matthieu Goar

Sources : http://www.20minutes.fr/presidentielle/905021-presidentielle-comment-hollande-veut-reprendre-main-social