Pour M. Hollande, l'"après Mohamed Merah", passe par l'apaisement
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Pour M. Hollande, l'"après Mohamed Merah", passe par l'apaisement
François Hollande s'est rendu à la cérémonie d'hommage aux trois militaires assassinés par le djihadiste de Toulouse. | AFP/PASCAL PAVANI
Après deux jours de "non-campagne", théorisée par son staff, puis une "journée blanche", selon le mot d'un socialiste, mercredi, où l'expression de M. Hollande et de ses camarades a été limitée au strict minimum, le candidat devait reprendre, jeudi, les chemins de la campagne. Sans pour autant quitter la posture adoptée depuis la tuerie de Toulouse : celle d'un président bis, capable de rivaliser en solennité, dignité et, donc, en présidentialité avec le chef de l'Etat. C'est ce qu'il devait s'employer à faire, jeudi soir, lors d'une réunion publique à Aurillac (Cantal), où le député de la Corrèze prévoyait de revenir, dans un "discours de protection et d'apaisement, qui insistera sur les valeurs de laïcité", sur les événements de Toulouse et la nécessité d'une République rassemblée.
Qu'on se le dise, ce n'est pas le candidat du PS qui tirera le premier. Il n'est pas question, pour M. Hollande, d'apparaître, après la séquence de l'union sacrée, comme responsable de la reprise des hostilités. Le procès en laxisme, traditionnellement instruit par l'UMP contre le PS sur le terrain de la sécurité et du rapport à l'islam, et repris, du fait de la révélation de l'identité du tueur de Toulouse a été enfourché dès jeudi matin par Jean-François Copé, qui pointe "l'ambiguïté permanente" des socialistes. Mais c'est ainsi la droite qui brise la trêve, soulignent les socialistes.
PAS DE SURENCHÈRE
"L'UMP commet une faute lourde, estime Manuel Valls, directeur de la communication de l'équipe Hollande. L'opération de police n'est pas finie, l'hommage aux soldats assassinés à Montauban est à peine terminé que, déjà, des responsables de l'UMP, dont son secrétaire général, décident de rompre de manière éhontée et indigne le climat de rassemblement où chacun a été dans son rôle, le président comme François Hollande." Pierre Moscovici, directeur de campagne, accuse Jean-François Copé d'"indécence". "Il passe les bornes. Mais nous ne tomberons pas dans ce piège de la surenchère,", assure-t-il.
Rue de Solférino, on veut croire que le drame de Toulouse, s'il a permis à M. Sarkozy de se représidentialiser, l'a également privé de sa capacité à porter des coups au candidat socialiste. "C'est plus compliqué pour Sarko que pour François, assure un dirigeant du PS. Le président attaque François via Copé tout en restant sur la thématique de l'union nationale ! Il est pris dans une contradiction entre le respect de ce moment d'émotion et la volonté d'attaquer François." La personnalité du tueur présumé, qui n'est pas l'activiste d'extrême droite auquel certains s'attendaient, rend caduc l'angle d'attaque envisagé jusqu'ici par certains socialistes : la campagne droitière du président sortant, viande halal et casher au menu, aurait exacerbé les tensions et enflammé les esprits. Le climat est potentiellement plutôt favorable à un retour du débat sécuritaire, dans lequel le député de la Corrèze et ses camarades n'ont pas l'intention de se laisser enfermer.
REVENIR AUX VÉRITABLES ENJEUX DE LA CAMPAGNE
"Il ne faudrait pas que l'on intériorise le fait que le PS défendrait ce type de comportements. Nous sommes aussi implacables que la droite contre le terrorisme", martèle le député de l'Essonne François Lamy. Aux yeux du lieutenant de Martine Aubry, la charge de l'UMP, "vise à détourner la présidentielle de ses véritables enjeux : emploi, pouvoir d'achat et Europe. Il faut que l'on replace la campagne sur ses rails." De la difficulté à intégrer l'impact des attentats de Toulouse et Montauban sans pour autant laisser la campagne se focaliser autour de ceux-ci. "Personne ne peut faire abstraction de cet événement, comme une simple parenthèse, estime M. Moscovici. Il faut le prendre en compte. En même temps, il ne résume pas à lui seul les enjeux de l'élection." Et si la campagne glissait sur ce terrain sécuritaire, les socialistes entendent se défendre pied à pied. "La lutte contre l'islamisme radical n'est visiblement pas terminée, met en garde M. Valls. Si l'UMP veut nous entraîner sur ce terrain nauséabond, la réponse sera d'une très grande fermeté de notre part." Certains dirigeants du PS ont bien l'intention de questionner, à travers une exigence de transparence sur l'enquête, la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy.
David Revault d'Allonnes
Sources : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/03/22/pour-m-hollande-l-apres-mohamed-merah-passe-par-l-apaisement_1674091_1471069.html#xtor=AL-32280515
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